L’Oiseau de feu &
Le Sacre du printemps

Par le Malandain Ballet Biarritz

 Depuis leur création, les chefs-d’œuvre des Ballets Russes ont inspiré les chorégraphes du monde entier. C’est au tour de Thierry Malandain et Martin Harriague de diriger les danseurs du Malandain Ballet Biarritz pour interpréter deux œuvres – L’Oiseau de feu et Le Sacre du printemps – de l’audacieux compositeur Igor Stravinsky, génie incontesté du ballet.  

 Créé en 1998 et composé de 22 danseurs permanents, le Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz s’est imposé comme l’une des compagnies les plus réputées du paysage chorégraphique français. La virtuosité de ses danseurs est ici mise en lumière sous la direction de Thierry Malandain et Martin Harriague dans leurs revisites respectives de L’Oiseau de feu et Le Sacre du printemps, véritables chefs-d’œuvre d’Igor Stravinsky.  Ce compositeur pianiste et chef d’orchestre absolument inclassable, a marqué l’histoire du ballet par son répertoire novateur et expérimental. Au fil des décennies de nombreux chorégraphes ont proposé leur propre version de ses œuvres, à l’instar de Pina Bausch, Maurice Béjart, Sasha Waltz ou Jean-Claude Gallotta. Aujourd’hui c’est à travers ce prisme de l’innovation que se rencontre le génie de ces trois chorégraphes que près d’un siècle sépare.

Thierry Malandain est danseur et chorégraphe formé à l’Opéra National de Paris. Il met son style sobre et sa vision renouvelée de la danse néoclassique au service de L’Oiseau de feu, qui a fait connaître Stravinsky en 1910. Inspiré d’un conte traditionnel, il relate l’histoire d’un jeune prince dénommé Ivan et qui, lors d’une partie de chasse, rencontre l’oiseau de feu. Ce dernier offre au prince une plume qui lui permettra plus tard de délivrer sa princesse bien-aimée.

Pour ce ballet, Stravinsky compose trois suites d’orchestre, l’une en 1910, puis en 1919 et la dernière en 1945. Celle de 1919 par exemple, permet à Maurice Béjart de faire de l’oiseau de feu une sorte d’icône révolutionnaire, un Che Guevara des années 70, entouré de partisans qui délivreront son message à travers le monde. Thierry Malandain, quant à lui, tire parti de la suite de 1945 et s’inspire de François d’Assise ; un personnage qu’il apprécie et dont on connaît la faculté à parler aux oiseaux. L’oiseau de feu, à l’image du religieux, devient porteur d’un message d’espoir. L’interprétation de Thierry Malandain est une lecture spirituelle du conte où les oiseaux sont des passeurs de lumière portant au cœur des hommes la consolation et l’espoir. Au lever de rideau, se déploie un saisissant ballet de robes noires. Les corps sont courbés, les regards prostrés, leur marche graphique. Surgit alors un oiseau flamboyant, vêtu de rouge et d’or interprété par Hugo Layer. Le spectateur est entraîné vers le céleste, en parfaite intelligence avec la musique

De son côté, Martin Harriague, au regard percutant, s’inspire de l’argument du Sacre du printemps pour mettre en scène la pulsion tellurique du vivant, à l’œuvre dans la partition. Artiste associé au CCN de Biarritz, Martin Harriague a notamment composé pour l’Opéra de Leipzig, le Scapino Ballet Rotterdam, l’Opéra de Metz ou encore le Dantzaz Konpainia en Espagne.

Le Sacre du printemps se déroule en deux parties, sans véritable histoire, ni intrigue : « L’adoration de la terre » puis « Le sacrifice ». Le public assiste à un rite païen célébrant l’arrivée du printemps en Russie, et au cours duquel une jeune adolescente est cruellement sacrifiée pour remercier les dieux. Il existe deux arguments du Sacre du printemps. Le premier, le plus connu, est publié dans le livret de salle lors de la première du spectacle en 1913. Le second a été écrit par le compositeur lui-même et publié quelques heures avant la première dans la revue Montjoie !. C’est de ce dernier que s’inspire le chorégraphe contemporain, beaucoup plus descriptif dans la manière dont Stravinsky a voulu transcrire les énergies du printemps.

L’interprétation commune du printemps peut bien souvent paraître innocente à travers le retour des couleurs, des fleurs et des oiseaux. Pourtant Stravinsky, le décrit comme quelque chose de bien plus violent et plus sauvage et c’est de cette perception que se nourrit Martin Harriague. Fidèle aux intentions du compositeur, il traite le ballet à travers le collectif des danseurs, les mettant tous en scène sur l’ensemble du spectacle. Il en résulte une physicalité moins lyrique et moins classique mais le résultat n’en est que plus explosif et violent. Le martèlement rythmique donne à l’œuvre sa force sauvage qui convient à merveille à son langage chorégraphique, explosif et terrien.

 

L’OISEAU DE FEU & LE SACRE DU PRINTEMPS
SAMEDI 21 MAI À 20H30
DIMANCHE 22 MAI À 14H30

 

malandainballet.com

Texte : Amélie Cabon
Images : Olivier Houeix

 

 

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