L’Opéra de Reims à travers les yeux de Jean-Christophe Hanché
Un projet d’exposition dans la ville, à découvrir en 2023.
L’Opéra de Reims bouge et entend le faire savoir. Alors que Reims est en lice pour devenir la prochaine Capitale européenne de la culture, la maison lyrique souhaite réaffirmer sa présence dans la ville grâce à une exposition immersive dans l’espace public. L’Opéra a ainsi donné carte blanche au photographe Jean-Christophe Hanché pour révéler l’opéra sous un nouveau jour, hors les murs, dans les rues de la cité. Une opération séduction à découvrir au printemps 2023.
La pandémie commence à desserrer son étreinte. Mais la crise sanitaire du Covid-19 et les trois confinements successifs ont contraint de nombreuses personnes à éviter les sorties culturelles. Pour renouer avec son public mais aussi séduire une cible plus large, plus jeune, parfois peu familière du répertoire classique, l’Opéra de Reims désire s’ouvrir toujours plus sur la ville et sur le monde. « Après deux années compliquées, nous avons envie de sortir des murs et d’aller à la rencontre du grand public », confirme Caroline Mora, directrice de la communication de l’Opéra de Reims. Un objectif en phase avec la candidature de la Cité des Sacres pour devenir la Capitale européenne de la culture en 2028. Plusieurs villes convoitent le précieux label mais une seule l’obtiendra ! Il revient à la ville désignée de promouvoir son patrimoine et son dynamisme culturel, peut-on lire sur le site du ministère de la Culture. Dans ce contexte, le projet d’exposition de l’Opéra entend non seulement construire des liens avec les habitants mais aussi renforcer la présence de l’offre culturelle dans la ville.
Immersion dans l’opéra
Si tu ne vas pas à l’opéra, l’opéra ira à toi ! Telle pourrait être la devise de l’exposition à venir. « L’idée est de dévoiler toutes les facettes de l’opéra, des coulisses à la scène, pour montrer notre savoir-faire et nos différentes compétences » poursuit Caroline Mora. Ce travail d’immersion dans le monde de l’opéra a été confié au photographe Jean-Christophe Hanché. « Il ne s’agit nullement de réaliser un reportage documentaire mais d’apporter un regard original, inattendu sur ce que nous faisons. En ce sens, le travail de Jean-Christophe qui laisse toujours place à l’imaginaire, son goût pour les cadrages très décalés et les détails surprenants, correspond bien à notre démarche. » Cette série de photos s’affichera dans la ville dès le printemps 2023. L’idée est d’investir les promenades, le parc Colbert mais aussi les murs d’immeubles de différents quartiers, avec le soutien de la ville et de mécènes privés. Pour que l’immersion soit complète, l’exposition sera également sonorisée et accompagnée d’une projection de La Flûte enchantée en plein air ainsi que d’un arsenal d’actions culturelles. Une expérience sensitive à vivre, loin de l’image élitiste dont peut parfois souffrir l’opéra.
3 QUESTIONS À JEAN-CHRISTOPHE HANCHÉ, LE PHOTOGRAPHE.
Auteur de plusieurs ouvrages sur les camps de réfugiés, l’Afghanistan, la cathédrale de Reims… Jean-Christophe Hanché est un photographe singulier, peu soucieux de se situer dans un courant. Ses livres et ses expositions ressemblent à des sortes de journaux intimes où il joue avec les ombres, les silences, les atmosphères, pour assembler des histoires. Son dernier ouvrage « Les enfermés » est paru aux éditions Light Motiv.
Que vous a demandé l’Opéra de Reims pour ce projet ?
L’Opéra m’a laissé carte blanche pour réaliser un travail d’auteur sur les coulisses de l’opéra. L’idée est de révéler tout le processus de création d’un spectacle, avant, pendant et après une représentation. Des décors au travail sur les lumières, des répétitions aux costumes, des loges à la fosse d’orchestre, il s’agit de montrer l’invisible, le nombre incroyable de compétences manuelles et intellectuelles requises pour monter un opéra. Durant trois mois, je vais ainsi m’immerger dans cet univers et suivre différents spectacles, Carmen, les trois comédies-ballets de Molière, La Sonnambula et la comédie musicale Chantons sous la pluie.
Quel processus créatif avez-vous adopté pour cette commande ?
C’est un travail d’immersion dans la durée. J’essaie de me faufiler dans les dédales de l’Opéra en étant transparent pour faire oublier ma présence et capter l’atmosphère particulière du lieu, la magie fugitive d’un instant, la poésie d’un geste. Je fonctionne surtout à l’intuition. Dans mes déambulations, je m’attache à mettre en avant des choses ténues, fragiles, à saisir des situations insolites, les moments où les artistes s’abandonnent.
Quelles sont les principales difficultés de cet exercice ?
Le rapport à la lumière. L’Opéra offre des espaces très différents, entre le plateau, l’arrière scène, la fosse des musiciens, les ateliers, les coulisses… Il faut travailler avec des éclairages techniques, des lumières sombres et accepter une certaine imperfection pour privilégier des instants volés, des atmosphères oniriques. La principale difficulté ensuite est de faire exister ces images dans l’espace public, d’attraper le regard des passants. Cela requiert des grands formats et une scénographie particulière. J’aime bien, par exemple, l’idée de photos collées au sol où les gens peuvent marcher sur l’œuvre…
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Texte : Anne de la Giraudière
Photos : Jean-Christophe Hanché
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