Maria Callas, l’éternelle Tosca, aurait eu 100 ans

« La Divina », « la Diva », « la Bible de l’Opéra », ou plus simplement « la Callas », les pseudonymes ne manquent pas afin de qualifier la plus célèbre et la plus mythique des cantatrices du XXe siècle dont nous célébrons cette année le centenaire de sa naissance

De nationalité grecque, Maria Sophia Cecilia Kalogeropoulos, dite Maria Callas, voit le jour le 02 décembre 1923 au cœur de Manhattan à New York. L’Amérique, elle y passera toute son enfance avant de poser les pieds sur le sol grec, terre de ses aïeux.

Sa carrière lyrique commence dès cette époque. Elle n’a que seize ans lorsqu’elle aborde Tosca, chef d’œuvre de Puccini inspiré du drame de Victorien Sardou, en interprétant un duo lors d’un gala de fin d’études au music-hall Parnasse. Nous sommes le 11 avril 1938 et Maria fait déjà sensation. À la fin de l’année suivante elle intègre le conservatoire d’Athènes. C’est à nouveau avec Tosca qu’elle débute réellement sa carrière sur scène, en août 1942. Très vite, les tournées s’enchaînent avec succès un peu partout dans le monde : la voici tour à tour incarnant Violetta (La Traviata), Gilda (Rigoletto), Anna Bolena, Armida, Norma, et bien sûr son rôle-fétiche de Tosca !

Parmi les enregistrements mettant en valeur la puissance et l’intensité de la voix de la Diva dans cette œuvre, citons l’enregistrement effectué par la Warner Music à la Scala de Milan en 1953. L’orchestre est alors dirigé par Victor de Sabata, et Maria est accompagnée du ténor Giuseppe di Stefano et du baryton Tito Gobbi.

Il faut attendre le 19 décembre 1958, pour qu’elle fasse son entrée sur scène à l’Opéra de Paris lors d’un gala de la Légion d’honneur en présence du Président de la République d’alors, René Coty. Elle y interprète les airs les plus célèbres de Norma, du Trovatore et de Tosca. De cette prestation parisienne, qui intervient peu après le « scandale de Rome » où Maria avait perdu sa voix sur scène, elle dira ceci : « Je me sens incapable de dire à quel point je suis reconnaissante aux Parisiens de l’accueil inoubliable qu’ils m’ont réservé ».

C’est encore avec Tosca, mise en scène et réalisée spécialement pour elle par Franco Zeffirelli, qu’elle achève sa carrière. Elle se produit une dernière fois à l’Opéra Garnier du 19 février au 13 mars 1965. Epuisée, la Divina fait ses adieux à la scène en juillet de la même année. Victime d’une crise cardiaque, sa voix s’éteint définitivement le 16 septembre 1977 à seulement 53 ans.

La vie de Maria Callas s’est parfois confondue avec les héroïnes qu’elle incarna : sa destinée fut émaillée de gloires et de succès mais aussi de scandales et de drames personnels. À l’instar de Floria Tosca qui se jeta du haut de la tour du château Saint-Ange, la Callas s’est jetée dans le vide de la solitude pour être celle qui, éternellement, restera dans le cœur du public comme étant la « Tosca du siècle ».