Concert
Du nouvel An
«Au fil du Danube»
L’Opéra de Reims à l’heure de Vienne
La nuit de la Saint-Sylvestre, l’Orchestre de l’Opéra de Reims se mettra sur son trente-et-un pour célébrer l’esprit viennois sous la baguette de Yann Molénat.
Une invitation musicale au voyage, au cœur de la Mitteleuropa, au rythme des valses entraînantes, pages symphoniques éclatantes et envolées lyriques, pour aborder joyeusement 2023.
Comment est née l’ idée de ce concert « Au fil du Danube » ?
Yann Molénat: L’idée de ce programme me trottait dans la tête depuis des années. Après avoir dirigé plusieurs concerts du Nouvel An à Reims, articulés autour de thématiques comme l’Amérique Latine ou l’opérette, j’avais envie d’un programme ancré dans la Mitteleuropa, inspiré du fameux concert du Nouvel An de Georges Prêtre à Vienne. Seul chef français à avoir dirigé à deux reprises ce prestigieux événement, en 2008 puis en 2010, il y avait amené beau[1]coup d’originalité.
Que représente pour vous l’esprit viennois ?
Y.M.: Vienne est associé à ma jeunesse. J’ai eu la chance d’y étudier quand j’avais vingt ans et d’être plongé dans l’effervescence musicale permanente de la ville qui vit au rythme des concerts et opéras. Cette expérience me porte dans mon travail depuis lors. J’ai aussi une prédilection particulière pour la musicalité de la langue allemande que j’ai découverte par le lied avant d’aborder les grandes œuvres du répertoire. Ce concert est une manière de rendre hommage à cet esprit musical si particulier qui imprègne toute la ville, de retrouver l’ambiance chaleureuse des tavernes où Schubert et Brahms composaient sur le coin d’une table tout en trinquant et fumant avec des amis, au son de la musique tzigane.
De Liszt à Strauss, comment avez-vous construit le programme ?
Y.M.:J’ai imaginé ce programme comme une déambulation musicale dans le répertoire viennois, du célébrissime Beau Danube Bleu à la Marche de Radetzky, mais aussi comme une évocation de la Hongrie vue par les Viennois à travers des pages où la musique tzigane s’invite dans le langage classique. Au fil de cet itinéraire, j’avais également envie de faire découvrir des œuvres moins connues comme les ouvertures de La Comtesse Maritza de Kálmán et de la Cavalerie légère de Von Suppé qui n’ont encore jamais été jouées en France.
Quelle est la place de la voix dans ce concert ?
Y.M.: Je souhaitais mettre en avant toute la sensualité de la langue allemande, si bien incarnée par Marlène Dietrich, loin de l’image caricaturale qui lui est trop souvent attachée. La soprano Hadhoum Tunc interprétera ainsi des airs de Giuditta de Franz Lehar et de La Chauve-Souris de Johann Strauss fils, incontournable ouvrage de la musique lyrique viennoise, avant de nous entraîner dans la beauté nostalgique du folklore tchèque avec l’Invocation à la lune, air magnifique du premier acte de l’opéra Rusalka de Dvořák.
Vous allez également interpréter le final de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák.
Pourquoi avez-vous choisi cette œuvre ?
Y.M.:Composée en 1893 durant le séjour de Dvořák aux Etats-Unis, cette symphonie traduit l’éblouissement du compositeur tchèque devant ce Nouveau Monde. La richesse des couleurs orchestrales et la puissance d’évocation de la musique sont d’une beauté renversante. Après les années difficiles que nous venons de traverser, le final de cette neuvième symphonie qui exprime l’optimisme le plus éclatant me semblait idéal pour aborder 2023 et se tourner vers un futur plein d’espérance et de joie !
Quel serait votre rêve lyrique dans le futur ?
Y.M.: Dans l’absolu, Salomé de Richard Strauss. À l’Opéra de Reims, j’aimerais beaucoup diriger Eugène Onéguine de Tchaïkovski ou encore un grand Mozart
Concert du Nouvel An
Samedi 31 décembre à 20h
Propos recueillis par Anne de la Giraudière
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