Œuvre majeure du répertoire lyrique, La Traviata fait partie, avec Rigoletto et Il Trovatore, de la fameuse trilogie qui a assuré une gloire internationale à Verdi.

Célèbre drame romantique, cet opéra en trois actes, créé en 1853 d’après le roman La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, raconte un amour impossible entre une courtisane et un jeune homme de bonne famille. Verdi, soucieux de faire de son opéra un miroir de la société, cherche à dénoncer l’autoritarisme, l’oppression de toute liberté et voit en son héroïne le grain de sable qui peut enrayer le système social.

La mise en scène acérée de Pierre Thirion-Vallet veut souligner cette modernité, ces audaces que le mythe La Traviata masque parfois. Sous la forme d’un huis-clos, sa Traviata montre une Violetta contemporaine, forte, emplie d’élans de liberté et d’indépendance, sublimés par la musique de Verdi. Cet opéra du sacrifice apparaît ainsi comme celui de la solitude d’une femme et de tout être humain face à l’arbitraire. Que l’amour soit ici un prétexte importe peu, il s’agit avant tout de mettre en scène la lutte désespérée d’une héroïne étonnamment proche de nous, magnifiquement incarnée par la soprano franco-américaine Erminie Blondel.